La Mini Distribution
Le nouveau récit du groupe de pionniers du 10 mai 2023
En 2030, La Réunion, petite île française perdue dans l’Océan Indien, est devenue un modèle mondial d’autosuffisance. L’origine de cette transition provient de quatre personnes issues de milieux différents, qui se sont rencontrées lors d’une Fresque des Nouveaux Récits. Elles racontent leur histoire :
Suite à La Fresque des Nouveaux Récits, nous avons décidé de nous mettre en mouvement. Nous avons commencé par mettre en valeur les filières locales de notre réseau et sensibiliser le plus grand nombre à notre cause commune : la sauvegarde de notre planète.
Nous avons donc étendu notre réseau de fresques ainsi que nos ateliers de sensibilisation à l’aide d’associations comme Utopio, Fresques.Re, Synergie Péi, l’Adrie, Réunionnais volontaires, Eco’biz et bien d’autres. Le but étant de sensibiliser toute la population réunionnaise.
Nous avons également mis en avant les entreprises comme l’entreprise Robert qui réutilise les déchets afin de créer des matières premières, ou encore Solyval avec la réutilisation des pneus usagés en chips pour la création de route.
La mise en avant et le développement des collectivités et de coopératives ont été d’une grande aide pour la suppression des imports de matériaux.
Le point de bascule a eu lieu en 2025, lorsqu’il y a eu une pénurie mondiale de carburant : plus aucun bateaux ne venait à La Réunion. Une réorganisation était nécessaire. On a observé à ce moment-là, partout sur l’île, beaucoup de grèves et de boycott de la grande distribution de la part des citoyens.
Il nous a fallu trouver et développer des initiatives locales pour le réemploi de nos déchets et accélérer le développement de l’artisanat… pour que tout commence à basculer.
Nous avons été obligés de fabriquer notre propre carburant. Heureusement que Biofuel avait pris un peu d’avance sur le sujet. Toutes nos huiles ont été transformées en carburant. Soja d’Asie est devenu le premier producteur local d’huile locale grâce à la mise en valeur de nos cultures.
Nos anciennes boutiques chinoises ont éte rénovées pour accueillir la production agricole dans une multitude de lieux, notamment dans les hauts. Et comme dans le tan lontan, on a recommencé à retrouver à peu près de tout sur place pour survivre.
Les entreprises se sont davantage tournées vers l’économie circulaire et, à ce jour, toutes les organisations réunionnaises ont signé une charte d’engagement. Cela nous a permis de garantir des pratiques responsables et de nous éloigner du mode de surconsommation dans lequel notre société était ancrée.
Nous avons eu la chance d’être reconnu à l’échelle mondiale pour ce que nous avons mis en place.
En 2026, des délégations australiennes et chinoises sont venues pour échanger sur les bonnes pratiques développées par les réunionnais. Elles ont notamment été surprises par le nombre de ressourceries et de commerces de proximité dans chacun de nos quartiers. Tout cet écosystème nous a permis de développer une sorte d’Amazon local.
Cela a eu un impact sur la fréquentation des commerces traditionnels : les acteurs de la grande distribution ont été obligés de repenser leur offre face à la prise de conscience collective.
Désormais, il n’y a plus aucun supermarché ou hypermarché à la Réunion. Pourtant, on ne manque de rien et ce modèle est beaucoup plus durable et écologique. A la place des anciens parkings de la grande distribution, nous pouvons retrouver de grands espaces verts et jardins.
Il fut un temps où notre île dépendait d’autres territoires pour s’approvisionner en nourriture et en ressources, ce temps est révolu. La Réunion est devenue autosuffisante, grâce à un grand développement de la ressourcerie et d’une filière d’excellence sur l’apiculture, l’aquaponie et sur l’économie circulaire.
Le nombre de déchets sur notre île est même de zéro : ils ont tous une seconde vie. Notre nouveau modèle a eu un franc succès et inspire de nombreux pays pour un monde plus durable.