La Happy Courge de Noël
Le nouveau récit du groupe de pionnier·es du 28 avril 2024
Noël 2030, pour la première fois depuis six ans, Malo passe le réveillon avec sa famille. Les choses ont évolué depuis quelques années, et on imagine désormais facilement un repas de fête végétal : c’est meilleur pour la santé, plus gourmand, inclusif, plus pratique à cuisiner, coloré, rigolo, en résumé c’est la fête !
Au détour du repas, sa petite nièce l’interpelle :
« Dis Tata Malo, pourquoi es-tu venue à ce Noël ? Parce que tu ne viens jamais… »
C’est vrai, la dernière fois c’était juste avant ta naissance. Malheureusement, les repas ne me permettaient pas de manger : foie gras et dinde, imagine un peu, alors que je suis végétarienne depuis de nombreuses années. Et tu vois, maintenant les gens préfèrent la courge ! C’est bon gourmand, c’est coloré, c’est festif, c’est rigolo. Ce soir on préfère la courge à la dinde et je vais te raconter comment cette coutume a évolué grâce à des copines et moi-même, en changeant les habitudes et en réunissant des familles entières.
Tout a commencé aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Après beaucoup de coups de fils de mon groupe de potes, l’organisation avait décidé de promouvoir le végétarien et proposer des choix d’alimentation variés et plus responsables.
Cependant, les détracteurs étaient nombreux : “Ça va réduire les performances des athlètes, c’est nul.”
Ce qui les a fait taire, c’est quand la France a gagné l’or en rugby à 7 et qu’Antoine Dupont, le joueur le plus médiatisé, a expliqué dans son double entretien pour l’Equipe et Paris Match que les joueurs avaient expérimenté un super nouveau régime végétarien : « Je ne me suis jamais senti aussi en forme, et en plus c’est super bon ! » a-t-il affirmé en posant pour la couverture avec les bras chargés de courges.On a continué sur cette belle lancée l’année d’après, parce qu’on était très contents de cette campagne et on voulait transformer l’essai avec une action qui était un petit peu plus locale. Aussi en 2026, à l’occasion d’un dîner avec l’un de nos amis restaurateurs, Fabrice nous avait raconté une histoire selon laquelle il était très content d’un article sur Internet d’un influenceur végétarien qui avait fait la louange de son restaurant et du large choix de produits végétariens.
Ça nous a donné l’idée de lancer une campagne d’autocollants sauvages. Chacun dans notre quartier devait coller un autocollant selon un code couleurs (orange, vert et arc-en-ciel) en fonction du menu qui était proposé dans les restaurants. Et c’est devenu viral ! les gens se sont rendus compte que c’était bien utile pour eux et ils ont commencé à s’approprier cet outil.
Aussi grâce à la force du collectif, on a réussi à quasiment sticker tous les restaurants de France. Nous avons créé notre site “Happy VG” et une application. Et figure-toi, je sais pas si tu as vu le poster dans ma chambre, que j’ai été élue parmi les 100 femmes les plus influentes de l’année 2028 ! On a aussi été un petit peu aidés par un grand scandale sanitaire… Tu es trop petite pour t’en souvenir, mais à l’époque ils avaient trouvé de la viande de singe dans un beefsteak d’une marque industrielle vendu 8 euros !L’année suivante, l’émission phare “Top Chef” a suggéré que le repas de Noël soit végétarien et reprenne l’idée d’Antoine Dupont. Ils ont proposé des bonnes recettes, l’émission a battu des records d’audimat et a rendu désirable cette nouvelle approche gastronomique.
Alors tu vois, à présent en 2030, tonton, tata, papa, maman, tout le monde vient avec ses plus belles courges à Noël.Allez, viens, on va jouer avec les autres enfants dehors maintenant !