Sur le parvis, la plage !

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Le nouveau récit du groupe de pionnier·es du 11 mars 2024

Imaginez un avenir où les quartiers se transforment en oasis de convivialité et de partage, où les rues appartiennent aux rires des enfants et aux discussions des voisins. Découvrez l’histoire inspirante d’une école et de son quartier qui, grâce à la participation active des habitants, devient un modèle de transformation écologique et sociale, incarnant un futur désirable et serein pour tous. Plongez dans ce récit captivant où chaque pas vers la transition écologique fait naître un environnement plus humain et chaleureux :

Février 2024

Je passe tous les jours devant l’école, c’est ma route. Obligée ! Je vise les moments où il n’y a personne, pas envie d’être bousculée, moquée. Je déteste les cris, mon chien aussi. Aujourd’hui, on m’a demandé, une jeune femme, parent d’élève, avec un bébé, comment j’aimerais que ce parvis se transforme pour devenir plus accueillant, un endroit d’échanges et de convivialité ? 

J’ai surtout répondu que j’aimerais que l’école soit déplacée. Trop de nuisances. Les autres jours, j’ai vu beaucoup d’enfants, de parents, de gens du quartier s’arrêter pour parler à la personne qui avait un micro. J’ai commencé à faire exprès de m’arrêter pour entendre ce qu’ils se racontaient, ce dont ils rêvaient. Un espace à l’abri des voitures où l’on aurait le temps de se parler, de se poser à l’ombre d’arbres odorants, d’échanger des histoires, de faire du troc de jouets, de vêtements, etc… Les mois qui ont suivi, j’ai vu passer les services techniques, les policiers, et même l’élu local que je ne vois absolument jamais.

Février 2026

Ils ont décidé d’organiser un pedibus, un trotibus, un vélobus et quoi encore ? Tout cela se met en place de manière un peu foutraque. 100 places réservées pour que tout cela soit rangé. Les policiers municipaux bloquent les rues pour sécuriser un espace pendant une demi-heure, matin, midi et soir, où les enfants et les parents peuvent venir tranquillement à l’école avec leurs enfants.

C’est le bazar dans le reste du quartier mais au moins je suis tranquille moi ! Et aussi pendant ce temps-là je peux sortir mon chien. J’en profite pour voir mes vieux copains qui amènent maintenant leurs petits enfants à l’école. Avant, ils n’étaient pas rassurés pour le faire à cause des voitures. Par contre, c’est un peu bruyant, moins de voitures, mais alors beaucoup de cris d’enfants et des parents qui restent discuter sur le parvis pendant de longues minutes après le démarrage des cours ! Maintenant, ils parlent d’empêcher l’accès à internet et au téléphone devant l’école pour faciliter les échanges en vrai ! Zone blanche qu’ils disent… et pourquoi pas ?

Avril 2028

Le quartier prend vie petit à petit. Des embouteillages matinaux agrémentés de klaxons… ma fenêtre s’est progressivement mise à accueillir le rire des enfants et le tintement caractéristique des bicyclettes. L’ombre des premiers arbres du parvis rafraîchit les corps et les esprits. On commerce même : une bourse aux livres a eu lieu récemment. Je m’y suis aventurée, dubitative, et, j’ai été surprise de recevoir d’une petite fille un roman de cape et d’épée qui avait fait le bonheur de ma jeunesse. C’est sourire aux lèvres que je suis rentrée chez moi, finalement enthousiaste et un brin curieuse à l’idée de voir se développer ce parvis d’un nouveau genre.

Mars 2030

Franchement c’est super ce nouveau parvis, j’ai toujours dit ! J’y descends tous les jours, j’aime bien, il y a de l’animation, je me sens moins seule. Et puis je me sens utile aussi, j’aide une dizaine d’enfants à faire leurs devoirs après l’école et eux ils m’apprennent l’informatique. Et puis on est célèbre maintenant hein ! Il y a des gens des autres communes qui viennent voir et s’inspirer. Il y a même un journaliste qui m’a posé des questions, j’étais fière ! Et la semaine prochaine, Cyril Dion vient inaugurer la Recyclerie. J’ai même pensé à un nom pour notre paradis, « l’Oasis », et en plus mon appartement a pris de la valeur !

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