Le temps long solidaire
Le nouveau récit du groupe de pionniers du 09 janvier 2023
Discours du Président de l’agence de voyage “Le temps long solidaire” – 1er voyagiste 100% train et bateau, n°1 du voyage découverte et solidarité en France et en Europe
Janvier 2030
Le temps long et solidaire est en 2030 la première agence de voyage en France et en Europe.
Nos voyages se font en train, en bateau, en voiture légère partagée ou en vélo cargo. 0 avion, ça c’était pour la seconde moitié du XXème siècle et le début 2000 ! (quelle folie quand on y pense !)
Nos voyageurs peuvent aujourd’hui voyager partout en Europe, de nuit comme de jour, tout en limitant leurs émissions de GES. Mais ce qui est primordial pour nous, c’est qu’ils ne font pas que se déplacer ! Il y a de formidables rencontres, nos voyageurs apprennent des choses sur la région, les cultures des territoires qu’ils traversent. Ils ont également la possibilité d’apprendre à réparer leurs objets, développer des savoirs low tech, améliorer leurs connaissance de la permaculture et plein d’autres choses.
Les étudiants en ERASMUS commencent leur découverte de l’Europe dès leur voyage et ils en redemandent !
L’année dernière, une loi européenne a imposé à tous les présidents, ministres et représentants locaux européens d’utiliser le train pour leurs déplacements. Et bien devinez quoi ? Ils échangent maintenant plus avec les citoyens et il faut reconnaître que les mesures prises ces derniers mois sont plus en lien avec la réalité, vous ne trouvez pas ?
L’une de mes plus grandes fiertés, c’est notre offre “solidarités intergénérationnelles”. Chaque année, nos voyages permettent à plus de 100 000 personnes âgées de rencontrer des plus jeunes et de discuter ensemble le temps d’un voyage !
Aujourd’hui, nos voyageurs sont heureux de prendre le temps, de découvrir et d’apprendre ! Même Air France essaie de nous copier. Il faut dire que ça ne va pas très fort pour eux depuis que les chiffres de fréquentation se sont littéralement effondrés…
Si vous me le permettez, revenons à 2023.
Je me souviens de ma première rencontre avec cette poignée d’individus qui, après avoir vécu une Fresque des Nouveaux Récits, voulait changer le monde du voyage… Je me suis dit, ils sont gentils, un peu farfelus, ils ne savent pas que c’est impossible (c’est sans doute pour cela qu’ils ont réussi). Ils m’ont proposé de participer à la “Convention citoyenne des voyageurs pour un nouveau paradigme”. Ce fut un an de rencontre avec des citoyens et tous les acteurs du domaine, mais aussi des philosophes, des experts des sciences humaines et sociales, des jeunes et des moins jeunes…
Chaque rencontre se tenait dans des lieux différents, l’occasion de tester les différents modes de déplacement. Les sous-groupes locaux tenaient leurs réunions à l’occasion de ces temps de trajet. Pour compter, nous devions être nombreux. Les réseaux se sont tissés, au-delà des frontières.
Tout à pris forme en 2024 suite aux résultats de la concertation citoyenne. Nous avons fait nos premières expérimentations de voyages “lents et solidaires”. Finis les voyages en avion, le temps d’un week-end pour un enterrement de vie de jeune fille ou un “break” dans une capitale européenne. La taxation du kérosène, le refus de plusieurs aéroports d’accueillir des compagnies low cost, la sensibilisation des voyageurs ont été des leviers essentiels. C’est finalement en train de nuit que nos premiers clients ont rallié Paris à Rome en 6 heures et ont ainsi pu expérimenter notre offre… leurs retours étaient incroyables, je cite: “le transport fait enfin partie du voyage !”, “c’est plaisant de pouvoir travailler, lire, rencontrer d’autres voyageurs et de dormir dans un train…”, “mes enfants ont adoré ce temps de voyage, nous avons passé du temps ensemble, fait des jeux de sociétés prêtés par la compagnie, bref nous avons pris le temps de ralentir…”
Suite à cet engouement national pour le voyage lent et le déploiement massif de nos expérimentations, nous avions identifié de nombreux freins que nous considérions comme inacceptables en 2027. Nous avons réussi à mobiliser les citoyens et l’Etat a été contraint d’adopter des nouvelles réglementations et d’allouer un budget au développement des infrastructures “alternatives” sous la pression du collectif à notre plus grand bonheur : adaptation de la réglementation pour permettre le voyage au long court, développement de nouvelles lignes ferroviaires et augmentation de la fréquence de trains…, limitations géographiques aux échanges ERASMUS…
Voyager de manière responsable et surtout agréable est désormais devenu la norme, dans les esprits et les écrits !