Mon vélo, mon patron
Le nouveau récit du groupe de pionnier·es du 18 février 2023
C’est officiel, le salon de la mobilité douce 2030 replace le salon de l’automobile qui ne fait plus partie que de l’histoire ! A cette occasion, Nicolas, co-organisateur et responsable de la conférence de presse d’ouverture du salon a tenu à inviter Aaron et Maelys pour raconter leur nouveau rapport aux déplacements du quotidien :
“Bienvenue à toutes et à tous pour cette conférence de presse d’ouverture du nouveau salon de la mobilité douce 2030. On fête aujourd’hui la fin du salon de l’automobile, qui est donc désormais remplacé par cette nouvelle version du salon, soutenue notamment par BMW et Volkswagen.
Pour célébrer cette occasion, je suis ravie d’avoir avec nous Aaron et Maelys, qui ont accepté de témoigner de leur transition en termes de mobilité au quotidien.
Commençons par Aaron, pouvez-vous nous raconter votre histoire ?”
– Merci de m’avoir invité. Pour moi, tout a commencé lorsque j’étais employé dans une zone industrielle isolée, s’y rendre en voiture était la seule solution. Enfin c’est ce que je pensais. Puis un jour en 2023, Renaud, l’un de mes proches collaborateurs engagé dans l’écologie, est arrivé dans mon bureau. Il avait dans les mains les résultats d’une étude officieuse qu’il avait effectué pendant plusieurs mois sur son temps libre avec un petit collectif interne. Grâce à des questionnaires distribués dans l’entreprise, les déplacements de nombreux collègues avaient été analysés : temps, le coût approximatif, distance parcourue et impact carbone global !
Après plusieurs mois d’enquête, la conclusion était simple : il était profitable de réduire l’utilisation de la voiture individuelle. Après avoir lu leur document, c’est vrai que nous avions intérêts à nous véhiculer autrement. Mais ça n’était pas gagné d’avance : il fallait changer nos habitudes. Renaud et son équipe le savaient pertinemment, mais de nombreuses idées avaient déjà été identifiées pour accompagner nos collègues dans cette transition de mobilité.
Pendant quelques jours, ce constat m’avait chamboulé. Et puis une idée m’est venue. J’en ai rapidement parlé avec Renaud, elle lui a plu, alors on l’a faite : on a acheté un bus scolaire d’occasion qu’on a réparé puis équipé au biogaz avec l’aide de ma cousine mécanicienne. On avait la chance de profiter de de biogaz local grâce aux mesures instaurées dans les collectivités territoriales alentours. Ce bus nous permettait donc de faire la tournée des maisons dans les communes avoisinantes de notre entreprise.
En 2026, souhaitant développer ce dispositif accessible et écologique, on a réussi sur une temporalité plus longue à créer et s’organiser collectivement avec les autres entreprises du coin : plusieurs trajets permettait à chaque personne travaillant dans la même zone industrielle que nous de s’y rendre depuis la gare.
Aujourd’hui, grâce au soutien financier de l’ensemble des entreprises de la zone, nous avons 4 bus réalisant ces trajets avec 4 horaires différents. Les moments sont conviviaux et le stress est moins présent. Cela nous permet même de créer du lien avec la direction, et donc de faciliter et favoriser les échanges dans la confiance et l’écoute sur le lieu de travail. Nos directions ont même récemment décidé que ce temps de déplacement serait comptabilisé comme un temps de travail afin de favoriser ce moyen de déplacement. Ça a changé la vie de pas mal de monde !”
– Merci Aaron pour ce témoignage. Maelys je vous laisse enchaîner avec votre expérience en mobilité douce.
– Mon expérience est assez similaire à celle d’Aaron. Pour le coup j’ai moi-même analysé de 2023 à 2024 mon utilisation individuelle de ma voiture jusqu’à mon lieu de travail, puis j’ai testé ce même trajet en vélo ou en métro.
Au début, ça a été un peu compliqué parce qu’en métro, c’était plus long, mais ça me permettait aussi d’avoir du temps de lecture que je n’avais pas autrement. Pour le vélo, il y avait des points intéressants, mais j’ai eu quelques expériences de crevaison qui m’ont un peu refroidie. Heureusement, les années suivantes, entre 2024 et 2027, des points de réparation ont fleuri à certains points stratégiques de pistes cyclables, voire même des systèmes de dépannage express.
C’est aussi à cette période qu’il y a eu des changements importants. D’un point de vue politique, ça discutait d’une potentielle réduction fiscale pour les entreprises qui favoriseraient et mettraient en place des actions concrètes pour permettre à leurs collaborateurs et collaboratrices de se déplacer avec des transports à faible impact carbone. Et aujourd’hui, ça continue d’évoluer : les voitures sont désormais autorisées uniquement aux contours des villes. Il n’y a plus que des voies de bus et de vélos au cœur de nos vies.
– Merci beaucoup Maelys pour votre témoignage.
Pour clôturer cette conférence de presse, je vais vous partager quelques mots de Madame la Maire, qui nous rejoindra un peu plus tard dans la soirée lorsque son train sera arrivé :
“La collectivité s’est lancée dans un grand plan de modernisation des infrastructures en 2024, notamment autour du développement des pistes cyclables et le stationnement des vélos. Ce choix politique fort était devenu incontournable suite aux attentes de plus en plus fortes de la population et aux besoins de maîtriser le budget de la collectivité. La sensibilisation en milieu scolaire lancée au même moment a également permis une acceptation forte de nos mesures, et une évolution rapide des comportements, à la fois des élèves comme des parents !
Cette politique de mobilité douce a pris un nouvel essor en 2028 avec l’amélioration de la couverture ferroviaire du territoire, l’augmentation des fréquences et les nouvelles destinations ouvertes. L’intermodalité est devenue une évidence avec la mise en place des wagons pour vélos. Nul doute que la création des aires intermodales autour de la ville permettront encore de réduire les temps de transport, des locaux comme des touristes ! Ces aires de rencontre de covoiturage connectées au réseau cyclable et aux transports en commun est notre prochaine grande réussite collective.”