La ville du "quart d'heure"

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Le nouveau récit du groupe de pionnier·es du 12 septembre 2023

Dans un échange entre Eléonore et son petit-fils Gaspard, découvrez comment les simples conversations sur la mobilité partagée ont conduit à une révolution sociétale en 2030, transformant les déplacements, les mentalités, et réconciliant la campagne et la ville dans un écosystème plus durable et connecté :

Eléonore : En 2023, tout le monde avait souvent deux voitures, tu te rends compte ??
Gaspard : Ah bon ! Comment c’est possible qu’il y en ait si peu maintenant?
Eléonore : A cause du changement climatique, les gens se sont rendu compte qu’il fallait réduire les émissions de carbone. Il y avait de plus en plus de catastrophes naturelles. Il fallait faire quelque chose.
Gaspard : Et comment ça s’est passé ?
Eléonore : Les villes ont proposé aux gens d’avoir des transports en commun pris en charge, de développer le télétravail et de privilégier le stationnement en ville aux véhicules de covoiturage.
Gaspard : Mais mamie, comment tu faisais pour voir tonton Christophe du coup, il habite vraiment au fin fond du tr… de l’Auvergne non?
Eleonore : Eh bien avant mon chéri, il venait avec sa vieille deudeuche de collection. Chaque mois, il me rendait visite et puis ceci n’a plus été trop possible d’autant plus que l’essence coûtait déjà plus cher à cette époque. Du coup, incroyable mais vrai, tonton a installé l’appli Partage Auto sur son portable et il pouvait réserver une petite voiture électrique chaque mois pour venir me voir. Il la prenait devant la mairie et la ramener ensuite, comme maintenant en fait.
Gaspard : Normal de partager, ça sert à rien d’avoir chacun une voiture ou une remorque !
Eleonore : Oui chéri, mais à l’époque c’était nouveau. Même les entreprises s’y sont mises en partageant les voitures pour se déplacer la journée sur une même région.
Gaspard : Trop bien et du coup avec tonton vous faisiez quoi quand vous étiez ensemble ?
Eleonore : On allait en ville, j’adore faire les magasins. On prenait le bus en 10 minutes on était dans le centre ville, on se baladait, depuis plusieurs années déjà la métropole avait bien revégétalisé le centre ville, beaucoup moins de voitures comme nous étions en Zone à Faibles Emissions depuis le 1er janvier 2024. Les magasins ont d’ailleurs commencé à rouvrir en centre ville puisqu’on pouvait venir plus facilement, et les pics de pollution à Clermont et Lyon étaient quasi inexistants à présent, bref, le pied de se réapproprier la ville.
Gaspard : Et alors mamie, qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?
Eleonore : En 2027, 4 ans seulement après le début de tout ça, on a senti un vrai point de bascule au niveau sociétal, et c’était lié à plusieurs politiques parallèles qui ont fini par porter leurs fruits : moi qui vivait en milieu semi-rural et qui avait vu disparaître les lignes de train et arriver la voiture pour la moindre course, j’ai commencé à voir qu’il y avait en réalité des alternatives. Ils ont développé le RER pour m’emmener jusqu’à Toulouse, à 10 minutes en vélo de la maison, et ils ont installé une piste cyclable à côté de la nationale alors… plus d’excuses pour aller à Toulouse en voiture.
En plus je finissais mon travail de nuit à l’hôpital de Saint-Jean et ils ont mis en place des trains avec une seule locomotive pendant la nuit pour que les travailleurs aux horaires décalés aient aussi d’autres options que la voiture.
Et ce que j’ai vu se passer à Toulouse, je voyais que ça se développait partout : les voies de bus systématiques sur toutes les routes, parking relais dans toutes les gares qui allaient vers les métropoles et les centre ville : ça nous a changé la vie !
Gaspard : Mais les gens ont accepté tous ces changements ?
Eleonore : Figure toi que les mentalités aussi ont évolué, même à la campagne on voyait que la voiture devenait moins naturelle.
Et nous voilà en 2030, mon petit Gaspard, les choses ont tellement changé, on n’était pas certain d’y arriver. Maintenant presque plus personne n’a sa propre voiture et la majorité des gens préfèrent les mobilités douces. Grâce à tout ce que je t’ai raconté tu peux aujourd’hui aller au sport en vélo, aller chercher du pain à pied dans cette ville du “quart d’heure” que nous avons imaginée. Mais le plus important est que tu peux aussi venir me voir à la campagne afin que je te raconte des histoires et que tu t’amuses avec tes cousines. Nos régions sont redevenues belles et verdoyantes et il n’est plus nécessaire d’aller à l’autre bout du monde pour se dire “que c’est beau !”. J’espère que cette histoire te donnera envie, à ton tour, de préserver cette nature qui nous fait du bien.

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